En Famille (1893) |
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Author:
| Malot, Hector |
General Editor:
| Flammarion, édition commons by-sa, creatives |
ISBN: | 978-1-9767-4167-8 |
Publication Date: | Dec 2017 |
Publisher: | Independently Published
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Book Format: | Paperback |
List Price: | USD $14.00 |
Book Description:
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I: - Comme cela arrive souvent le samedi vers trois heures, les abords de la porte de Bercy étaient encombrés, et sur le quai, en quatre files, les voitures s'entassaient à la queue leu leu: haquets chargés de fûts, tombereaux de charbon ou de matériaux, charrettes de foin ou de paille, qui tous, sous un clair et chaud soleil de juin, attendaient la visite de l'octroi, pressés d'entrer dans Paris à la veille du dimanche. Parmi ces voitures, et assez loin de la barrière, on en voyait...
More DescriptionI: - Comme cela arrive souvent le samedi vers trois heures, les abords de la porte de Bercy étaient encombrés, et sur le quai, en quatre files, les voitures s'entassaient à la queue leu leu: haquets chargés de fûts, tombereaux de charbon ou de matériaux, charrettes de foin ou de paille, qui tous, sous un clair et chaud soleil de juin, attendaient la visite de l'octroi, pressés d'entrer dans Paris à la veille du dimanche. Parmi ces voitures, et assez loin de la barrière, on en voyait une d'aspect bizarre avec quelque chose de misérablement comique, sorte de roulotte de forains mais plus simple encore, formée d'un léger châssis tendu d'une grosse toile; avec un toit en carton bitumé, le tout porté sur quatre roues basses. Autrefois la toile avait dû être bleue, mais elle était si déteinte, salie, usée, qu'on ne pouvait s'en tenir qu'à des probabilités à cet égard, de même qu'il fallait se contenter d'à peu près si l'on voulait déchiffrer les inscriptions effacées qui couvraient ses quatre faces: l'une, en caractères grecs, ne laissait plus deviner qu'un commencement de mot: celle au dessous semblait être de l'allemand: graphie; une autre de l'italien: FIA; enfin la plus fraîche et française, celle là: PHOTOGRAPHIE, était évidemment la traduction de toutes les autres, indiquant aussi, comme une feuille de route, les divers pays par lesquels la pauvre guimbarde avait roulé avant d'entrer en France et d'arriver enfin aux portes de Paris. Etait-il possible que l'âne qui y était attelé l'eût amenée de si loin jusque là ? Au premier coup d'oeil on pouvait en douter, tant il était maigre, épuisé, vidé; mais, à le regarder de plus près, on voyait que cet épuisement n'était que le résultat des fatigues longuement endurées dans la misère. En réalité, c'était un animal robuste, d'assez grande taille, plus haute que celle de notre âne d'Europe, élancé, au poil gris cendré avec le ventre clair malgré les poussières des routes qui le salissaient; des lignes noires transversales marquaient ses jambes fines aux pieds rayés, et, si fatigué qu'il fut, il n'en tenait pas moins sa tête haute d'un air volontaire, résolu et coquin. Son harnais se montrait digne de la voiture, rafistolé avec des ficelles de diverses couleurs, les unes grosses, les autres petites, au hasard des trouvailles, mais qui disparaissaient sous les branches fleuries et les roseaux, coupés le long du chemin, dont on l'avait couvert pour le défendre du soleil et des mouches. Près de lui, assise sur la bordure du trottoir, se tenait une petite fille de onze à douze ans qui le surveillait.....................